12 février 2011

Je suis une légende


"Je suis une légende"
Un titre que beaucoup connaissent pour le film... film que j'avais adoré, soit dit en passant...
Mais, le livre lui, n'est pas taillé dans le même moule, il est différent.
Ce livre n'est pas fabuleux, il est bien plus que ça, inqualifiable...



Auteur : Richard Matheson
Éditions Folio (SF)








La piste de l'œuvre :
Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie. Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil...
Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire.
Et si vous étiez ce dernier homme? Si tous les autres étaient différents des hommes et femmes que vous aviez connu, ceux avec qui vous avez grandi et vieilli? Et si finalement, la norme changeant, c'était vous le monstre?

"Je suis une légende" est l'une des deux œuvres les plus connue de Richard Matheson, avec "L'homme qui rétrécit". Ses genres de prédilection? La SF et l'épouvante, des genres efficaces quand il s'agit de faire passer des messages, de faire réfléchir et de toucher (parfois violemment) le lecteur.


Mes pérégrinations :
  • Style et scénario
Ce livre est une œuvre qui se lit très rapidement, le style de l'auteur est fluide, les pages tournent vite, et il n'y en a pas beaucoup. Les mots choisis sont clairs, efficaces et on se sent rapidement entraîné dans le quotidien répétitif du personnage.
Le seul regret que je formulerais pour ce livre rentrerait cependant dans cette catégorie. Il est court et rapide, très court... trop parfois. Il n'y a parfois pas le temps de vivre l'intensité d'un moment, que la scène est déjà terminée. Je pense que quelques pages de plus auraient été utile pour que je m'investisse un peu plus. L'exemple criant est l'exemple du chien. Pas vraiment le temps de ressentir à quel point cette présence devient obsessionnelle pour Neville, pas le temps de s'y attacher suffisamment pour que la perte soit d'une cruauté à la hauteur du sentiment de solitude qui s'en suit.

  • La solitude pour seul compagne
Richard Matheson a su décrire l'angoisse et le caractère monstrueusement pesant de la solitude. La poussant ici à l'extrême, Robert Neville la subit de manière parfaite à travers les mots et les situations choisies par l'auteur. Il est seul contre tous...
J'ai été particulièrement touchée par ces scène où il se retrouve seul avec pour seul ami son whisky, dans cette maison à la fois trop grande et trop petite. Le fond de musique ne semble rien apaiser, il est tout juste bon à couvrir un peu le tumulte de la "vie" qui se crée à l'extérieur et dont il est exclu, dont il veut s'exclure (quoi de plus naturel...). Ces scènes sont tellement intenses que même au milieu du RER, le monde n'existe plus, les gens non plus, on se sent seul, profondément seul. Comment peut-on survivre à tout ça? une question que l'on se pose pendant un certains temps quand on constate qu'il nous en faut parfois bien moins pour se sentir seul!
Les souvenirs eux, exacerbent la solitude du présent, créant une cassure entre toutes ces scènes où Robert Neville est le seul personnage, et toutes celles de ses souvenirs dans lesquelles on sent encore pulser un peu de vie.
C'est enfin aussi cette solitude qui s'oppose au caractère "vivant" de la masse d'individus qui se rassemble chaque soir pour le faire sortir...

Une œuvre très bien montée.

  • C'est toi le chat!
Loin d'être sous-entendue, la morale et la réflexion est clairement affichée, implacable : foncièrement, le monstre et la norme n'est définie que par la "majorité". Tuant les monstres qui sont devenus l'espèce dominante, c'est en définitif Robert Neville qui devient le monstre, la bête, celle qui effraye les enfants quand ils vont se coucher, celle à cause de qui on ne se sent pas en sécurité...


Au final, il s'agit d'un livre qui est époustouflant, les questions que l'auteur y aborde permettent de jeter un regard un peu différent à la situation. Il ne s'agit pas simplement d'une chasse entre vampires et le personnage, c'est bien plus profond que ça.
Un roman intense, qui n'a pas vieillit et que je ne regrette pas du tout d'avoir lu (enfin!). Fabuleux, même si quelques pages de plus, distillées tout du long, auraient été les bienvenues!




Ce livre a été lu dans le cadre d'une lecture commune organisée par wilhelmina (Merci Merci ^^).
Ce que les participant(e)s en ont pensé? Un ti extrait pour vous allécher et vous encourager à lire leurs articles!

Wilhelmina confirme qu'il s'agit d' :
Un roman qui n'a donc pas pris une ride

Aidoku nous brosse, notamment, une parfaite définition de la fin de ce roman, un mélange de

théorie de l'évolution, civilisation, apologie de la violence et acceptation

Maxo0, nous affirme :
Si je devais choisir entre le livre et le film, je choisirais le livre.
Quels sont donc ses arguments?...

Jana, elle,
[avait] aimé le film éponyme (réalisé par Francis Lawrence en 2007, avec Will Smith), [et] craignait un peu d’être déçue par le roman.
Allez donc voir si ça a été le cas!

Si vous ne l'avez pas lu, ou si vous cherchez un livre à relire, découvrez pourquoi Mimipouss
... le conseille donc grandement.
... et je suis bien de son avis!

Pour Léo Elfique,
C’est le deuxième coup de cœur de l’année 2011.
 ... un sentiment, semble-t-il, assez général...

Lebonsai, soulève le fait que
le style qui, à son goût, est un rien trop épuré
... mais dit-il qu'il n'a pas aimé pour autant?


Enfin, pour Shanaa, un des points forts de ce livre est que
Le récit est très empathique
 ... que de frissons!

14 commentaires:

  1. C'est vrai que ce roman est bien trop court...
    J'ai beaucoup aimé comme toi la question qu'aborde l'auteur sur ce qu'est la "normalité".

    En tout cas, je suis très content d'avoir participé à cette LC !

    Bonnes lectures! :)

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  2. Bon eh bien, quel sucès pour ce court roman ! (^-^)
    C'est très gentil à toi d'avoir cité quelques phrases de nos chroniques. Très bonne critique et très joli blog, bravo Sollyne =)

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  3. J'avais lu le livre avant de voir le film et ce dernier m'avait grandement déçue ! En effet, ce qui m'avait laissé la plus forte impression dans le livre, c'est cette espèce de "morale", à la fin qui est cruellement absente du film.

    Film complètement américain, il faut le dire. :/

    (Et puis Neville est BLOND quoi, faut pas chercher loin pour se demander POURQUOI ils ont choisi Will Smith ! Le film était clairement inspiré mais c'est tout.) (Je suis une légende, si ça ne se réfère pas au final du livre, ça !)

    Très bonne critique, en tout cas :)

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  4. Très belle critique et comme dit Mina, c'est vraiment sympa de citer des morceaux de nos chroniques :) En tout cas, ce livre a connu un véritable succès

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  5. @Léo :
    Merci, bonnes lectures à toi aussi :)

    @WilhelMina et @Mimipouss :
    Merci et de rien pour les petites citations :) Je trouvais que ça donnerait plus envie aux lecteurs d'aller voir vos articles :)

    @Lilith :
    Merci :)
    En voyant le film, la fin me choquait un peu, un peu trop "tout le monde va bien, c'est la joie". J'ai ensuite beaucoup parlé du bouquin avec des amis et je trouvais dommage de ne pas exploiter les éléments qui font que ce livre a CE titre ci et pas un autre.
    A contrario, le livre m'a déçue juste pour le chien... C'est mal de s'imaginer les choses avant d'avoir lu ^_^

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  6. Je suis d'accord avec toi concernant la fin du film, un peu trop bisounours.
    Concernant la scène du chien, c'est un moment très poignant dans le film. Est-ce que ton attente du côté du roman ne viendrait pas de ça ? Ce sont tout de même deux scènes très différentes au final.
    En tout cas, excellent livre et super chronique !

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  7. J'aime beaucoup ta chronique (excellente, cette idée de citer une partie de nos chroniques !)
    Et je suis tour à fait d'accord avec toi concernant la réflexion sur la normalité et la fin très poignante du roman.

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  8. J'aime bien ta façon de mettre en avant les autres chroniques des bloger pour une lecture commune ! Puis-je te piquer l'idée pour mes chroniques, or lecture commune ? ;)

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  9. @Steph :
    Je pense en effet que ma petite déception pour le chien est du à la "comparaison" avec le film ^^

    @Pandora :
    Tu peux, bien sûr, je ne met pas de droits sur cette idée (d'autant que je ne dois pas être la première à le faire)... ^_^ L'idée c'est de faire de la pub pour les autres blogs (si tu veux dire où tu as pris l'idée... *sifflote*)

    En tous cas, merci tout le monde pour vos compliments sur ma chronique :)

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  10. Faudra vraiment que tu m'expliques comment t'as aimé le film.

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  11. AhAh :D Avec plaisir :D
    Tu dis ça parce que tu es tatillon et très exigeant en matière de films ;)

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  12. J'ai entrevu le film pas vraiment emballée mais tout vos avis m'intriguent à propos du livre à mettre dans ma wish list de toute urgence!!!

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  13. J'avais vu le film mais le livre est totalement différent : on a pas vraiment l'impression de découvrir la même chose...
    J'ai vraiment été épatée par le livre, la façon d'écrire de l'auteur et encore plus par la fin de l'histoire. Elle est tout simplement très juste, c'est impressionnant !

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  14. Il faut le lire en effet :D

    Comme tu le dis Luna, la fin est très juste, elle m'a bluffée :)

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