Un témoignage sur l'adoption aurait pu être larmoyant...
L'œuvre autobiographique de Jung, en deux volumes, ne l'est pas, malgré le thème.
Couleur de peau : miel
Une œuvre vibrante pleine de richesses...
Auteur : Jung Éditions Quadrants |
Jun Jung-Sik errait dans les rues de Séoul quant un policier l’a pris par la main pour l’emmener à l’orphelinat américain. Il avait alors 5 ans. Quelques photos, un rapport de l’assistante sociale coréenne… Ses premiers souvenirs ne tiennent qu’à un fil, mais les questions, elles, pèsent lourd. C’est pourtant sur ces interrogations que se bâtit son adoption, sa vie, sa personalité, sa destinée. Coûte que coûte.
Mes pérégrinations :
Jung aborde donc dans cet œuvre son enfance de petit coréen abandonné à l'âge de 5 ans et adopté par une famille belge. Au fil des pages, l'auteur, maintenant grand, nous explique comment, enfant, il a vécu et vu cette adoption.
Être déraciné implique beaucoup de questions, parfois sans réponses... et paradoxalement, ces réponses sont souvent nécessaires pour se construire. Ce petit enfant "doux, gentle, and very nice pretty boy", on le suis tout du long de ses grandes questions qui le taraudent : pourquoi ai-je été adopté? Qui suis-je? Coréen? Belge? Où est ma place?
Le premier pas est d'accepter son abandon, accepter son passé, d'où l'on vient. Énormément d'enfants coréen sont abandonné et adopté depuis la guerre de Corée, un phénomène que l'on ne connait pas forcément et dont j'ignorais l'ampleur.
Couleur de peau : miel, il s'agit d'une œuvre qui tente d'expliquer, ou du moins de mettre des mots, sur les situations et sentiments liées à l'adoption. Des histoires personnelles souvent complexes et dans lesquelles aussi bien adoptés qu'adoptants se posent beaucoup de questions.
- Tout en nuance
L'auteur à voulu y rester objectif, mais aussi résolument optimiste.
Malgré toutes les difficultés et tous les moments de doute qu'il a
traversé, Jung cherche a mettre en avant les points positifs de son
histoire, évitant ainsi de tomber dans l'excès d'un mélodrame larmoyant. Cette nuance, ce jeu de dérision de certains évènements de sa propre enfance, n'enlève pas du tout la force du récit. Personnellement, au contraire, j'ai parfois même été frappée par ce petit gamin qui arrive à tourner des choses si douloureuses à la rigolade.
De plus, l'impression de plonger au cœur des pensées de l'auteur est vivace. On le retrouve des fois à se parler à lui même, enfant analyste
aux mots parfois tranchants, cherchant sa voie dans un monde où il peine
à trouver sa place. En fait, plus précisément, il ne se parle pas à lui même, il parle à ce petit enfant dont il raconte l'histoire. Il semble raconter l'histoire d'un autre, et c'est un façon de faire tellement efficace pour véhiculer son discours...
Le dessin est lui aussi tout en nuance, il est tout en rondeur et les gris avec lesquels Jung a travaillé créent un univers de douceur très plaisant. Ces nuances de gris s'assombrissent parfois rapidement, aidant le récit dans ses moments de douleur, dréant des planches quasiment oppressantes. Un travail fabuleux!
Un récit prenant, vivant et bourré d'émotions. Une histoire instructive qui permet de mieux comprendre quels sont les obstacles à surmonter à la fois pour les familles que pour les enfants. De nombreux témoignages de lecteurs sont d'ailleurs parvenu à l'auteur pour le remercier de cette œuvre.
Une œuvre à découvrir! Un récit qui me donne d'ailleurs envie de voir les autres réalisations de Jung d'ailleurs...
Une formidable découverte qui ne me laisse qu'une question, fruit de me curiosité naturelle (on ne se refait pas...) mais aussi issue de l'attachement généré par ce petit homme que j'ai suivi pendant deux volumes :
A-t-il foulé le sol de la Corée?
La planche bonus
Un très bel article sur une BD qui a vraiment l'air super, je n'en avais pas entendu parler avant mais c'est tout à fait le genre de sujet que j'adore, je la note pour un prochain achat, sans faute !
RépondreSupprimerTu ne regretteras pas cet achat! Sûr! (enfin j'espère... ^^)
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