16 décembre 2010

Le Cycle d'Elric, tome 1 : Elric des dragons

Ca fait bien longtemps que je voulais les lire aussi, les aventures d'Elric!

Et bien je suis loin d'être déçue de ce que m'a offert ce premier tome. C'est très loin de ce que j'imaginais (mais ce n'est que le premier tome...), mais j'ai beaucoup apprécié!


Michael Moorcock
Éditions : Pocket (Fantasy)










La piste de l'œuvre :
Melniboné, l'île aux Dragons, régnait jadis sur le monde. Désormais les Dragons dorment et Melniboné dépérit. Sur le trône de Rubis siège Elric, le prince albinos, dernier de sa race, nourri de drogues et d'élixirs qui le maintiennent tout juste en vie. La menace plane ; alors il rend visite au Seigneur du Chaos, Arioch, et conclut un pacte avec lui. Il s'engage ainsi sur le chemin de l'éternelle aventure : le Navire des Terres et des Mers le porte à la cité pestilentielle de Dhozkam, et son destin le pousse à franchir la Porte des Ténèbres ; au-delà, deux épées noires attendent leur maître et leur victime...

La promenade des auteurs :
Voici ce que l'on peut lire au dos des livres :
Michael Moorcock a donné vie au personnage le plus emblématique de la fantasy post-Tolkien : Elric, incarnation du Champion éternel, idéaliste et libertaire, plongé dans la guerre sans merci entre l'ordre et le Chaos.
Si l'on en crois notre ami Wiki l'essentiel de sa production peut être regroupé sous le titre général d'Hypercycle du Multivers. Cet Hypercycle est axé sur le mythe du Champion éternel, un personnage récurrent sous des incarnations différentes, tantôt affilié à la Loi, tantôt au Chaos, les deux forces qui luttent pour la maîtrise du Multivers et l'anéantissement de leur adversaire.
Cet hypercycle est divisé en plusieurs cycles indépendants mais reliés :
  • Le Cycle d'Elric (neuf tomes, 1961-1991, plus de nombreux ouvrages supplémentaires)
  • Le Cycle du guerrier de Mars (trois tomes, 1965)
  • La Légende de Hawkmoon (deux cycles en sept tomes, 1967-1975)
  • Les Aventures de Jerry Cornelius (quatre tomes, 1969-1977 plus de nombreux ouvrages supplémentaires)
  • La Quête d'Erekosë (trois tomes, 1970-1986)
  • Les Livres de Corum (deux cycles en six tomes, 1971-1974)
  • Le Nomade du Temps (trois tomes, 1971-1981)
  • Les Danseurs de la fin des temps (quatre tomes, 1972-1976)
  • Le Pacte de Von Bek (trois tomes, 1981-1986)

Mes pérégrinations :

  • Surprise, Surprises
Quand on ouvre un livre dont on a entendu parler encore et encore, il est évident qu'on s'en est forgé une vision précise. On l'ouvre en se disant que cela va être "plutôt comme ci" ou "pas du tout comme ça". C'est totalement ce qui se passait entre Elric et moi! Au final, soit le premier tome dénote fortement des suivants, soit j'avais une image totalement erronée de cette saga.

Je m'attendais à un univers bien plus sombre, plus "déprimant", dans lequel notre héros allait devoir se dépêtrer de ses ennuis, de son destin et des envies de son épée noire. Le peuple de Melniboné n'est certes pas à classer dans la catégorie des "enfants de chœur" mais le côté ancestral de ces traditions (sanglantes et sans pitié, vrai), éloigne fortement la notion de "barbarie" que l'on aurait pu y associer.
Elric est englué dans un univers qu'il n'a pas choisit, qu'il ne cautionne pas. Il veut changer les choses, il se bat pour l'amour, pour la survie des siens mais aussi pour sauver certaines apparences.
Tout cela a totalement chamboulé ma vision d'un Elric "Gros bourrin avec une épée mangeuse d'âmes qui va juste semer le chaos sur son passage"... Tant mieux d'ailleurs, c'est loin d'être ça, c'est bien plus profond que ça!
Elric est attachant, dès le départ. Je l'ai beaucoup associé a un autre personnage de mes lectures de Fantasy, un personnage lui aussi à la santé fragile, mal dans sa peau, mal dans son monde, un personnage tout aussi dangereux à sa manière que peut l'être Elric : Raistlin Majere, dans les DragonLance. Ces deux personnages ont beaucoup en commun tout en étant totalement opposés sur beaucoup de choses.
Bref, Elric m'a beaucoup plu et j'ai très bien ressenti son malaise dans les mots de Moorcock. L'ambiance décrite colle au ressenti qu'Elric doit avoir lui même des situations, une ambiance lourde et pesante dans laquelle on a nous aussi l'impression de ne pas avoir notre place.


  • Un antihéros?
Définissons un antihéros! Est un antihéros un personnage dont la conduite ne correspond pas à un idéal (par exemple, s'il est lâche ou cupide). Les héros sont des personnes courageuses, porteuses de valeurs telles que le courage, l'espoir, l'abnégation...

Rien dans ce premier tome ne laisse supposer qu'Elric est un antihéros. Blasé du comportement sanguinaire des gens de Melniboné, il est le dernier empereur, souhaite changer les choses et éviter que les siens ne disparaissent totalement.
Il est faible par son besoin de drogues et d'élixir pour survivre, soit. Cela fait-il de lui un antihéros pour autant? Bien sûr que non, du moins pas à mes yeux.
Ses intentions sont bonnes et louables, il fait preuve de clémence (un peu trop ^^) et cherche toujours à faire la part des choses.
Bien entendu, c'est la vision du premier tome. Elric ne possède Strombringer qu'en toute fin de cet ouvrage et m'est avis que les choses risquent de bien changer avec cette épée!



Enfin, ce premier tome a été un vrai régal et la fin laisse vraiment... sur sa faim! Que va faire Yrkoon? Que va devenir Cymoril? Comment va se passer le voyage d'Elric? Va-t-il sauver son royaume? Bon, franchement, on a de grandes idées de réponses, du moins moi j'en ai... Ma vision déprimante du monde et/ou de la destinée d'Elric est toujours présente et elle guide mon instinct pour répondre à ces questions concernant Yrkoon et Cymoril, concernant l'Île aux dragons aussi... Mais comment? Pourquoi? Quels évènements?
Moorcock a su parsemé ce premier tome, très héroïque, très conventionnel, de quantité de choses qui nous font ressentir le caractère implacable de la destinée... à mon avis, d'une effroyable destinée...


Bref... une ambiance très bien mise en place, un style simple et prenant, un héros attachant (même si je lui en veux de sa décision finale... quel crétin!)... Excellente découverte!

5 commentaires:

  1. J'ai lu l'intégrale d'une traite il y a plusieurs années, je n'ai plus trop l'histoire en tête mais je peux t'assurer qu'Elric est bien un anti-héros (ce qui sera sûrement plus visible dans les tomes suivants donc) et que son épée va lui jouer des tours... J'avais beaucoup apprécié cette saga, très profonde et hyper originale, même si parfois un peu difficile (la théorie du Multivers, c'est pas toujours de tout repos...). Bref, je ne peux que te conseiller de lire la suite !!

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  2. @Ptitetrolle : Les tomes suivants sont prévus :) Juste après mon livre sur l'Inde :)
    J'ai hâte de retrouver Elric :)

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  3. Je dois dire que tu m'a donnée envie de me pencher sur ce livre. Puis j'aime bien les anti-héros.

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  4. J'ai lu l'intégrale aussi, et j'irais même jusqu'à dire qu'Elric est un personnage bien plus profond, au delà d'un anti-héros même.
    En tout cas magnifique série.

    Je me permets aussi de te conseiller le reste des Séries de Moorcock, puisque beaucoup d'entre elles sont liées.

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  5. @Bw : Je suis heureuse de t'avoir donné envie de le lire :)

    @Anonyme : Oui, visiblement les autres séries de l'auteur sont à lire aussi. J'aime bien le style de Moorcock qui se lit facilement, alors je pense que je ne m'arrêterai pas à Elric si la suite me plait autant :)

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