10 janvier 2011

Persepolis


Aujourd'hui, c'est Lundi (et non pas raviolis...)!
Aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler Histoire! Avec un grand H!
Je vais donc vous parler d'une œuvre qui m'a beaucoup appris et que j'ai énormément appréciée :

Persepolis de Marjane Satrapi


Marjane Satrapi (site non-officiel)
Éditions l'Association






La piste de l'œuvre :
Ce volume regroupe les 4 tomes de Persepolis (oui, vous allez sûrement dire que je suis une fan des "intégrales"... ce qui n'est pas tout à fait faux quand il s'agit de BD...) :



Cette BD, en noir sur fond blanc, est une œuvre à caractère autobiographique et historique. L’auteur y retrace les événements qui ont marqué et changé sa vie et qui ont joué un rôle au cours de son enfance et de son adolescence.
Bien plus qu'un simple rappel de faits historiques comme le renversement du Chah d'Iran ou la révolution iranienne de 1979, Persepolis est avant un regard interne sur ces évènement. Comment Marjan a-t-elle vécu de tels bouleversements? Comment s'est-elle construite durant cette période tourmentée? Quelle vision avait-elle de la situation?

Au fur et à mesure, le récit se déplace vers la notion d'identité culturelle, d'identité personnelle, sur la notion d'appartenance et le sentiment d'éxil, une dimension a la fois différente et complémentaire.

Synopsis du 1er tome
Toute petite, Marjane voulait être prophète. Elle se disait qu'elle pourrait ainsi soigner le mal de genoux de sa grand-mère. En 1979, l'année de ses dix ans et de la révolution iranienne, elle a un peu oublié Dieu. Elle s'est mise à manifester dans le jardin de ses parents en criant "à bas le roi !". Là, elle s'imaginait plutôt en Che Guevara. Il faut dire qu'à l'époque, son livre préféré s'appelait Le Matérialisme dialectique. Marjane trouvait d'ailleurs que Marx et Dieu se ressemblaient. Marx était juste un peu plus frisé, voilà tout. Après, la vie a continué, mais en beaucoup moins drôle. La révolution s'est un peu emballée. Et la guerre contre l'Irak est arrivée…
Dans Persepolis, Marjane Satrapi raconte son enfance sur fond d'histoire de son pays, l'Iran.


Mes pérégrinations :
  • Leçon et Réflexion
Tout d'abord, il faut être honnête, cette œuvre a eu le mérite de combler un énorme manque de connaissances. Si Persépolis ne se limite pas à celà, c'est tout de même, il faut bien l'avouer, une bonne leçon d'Histoire. Qui plus est, il s'agit d'une leçon d'Histoire sur des événements qui ne font pas partie des programmes scolaires (du moins, pas à mon époque...). Marjane Satrapi nous offre ici sa vision des choses (avec peut-être ses limites...) mais nous expose surtout des faits qu'elle et ses parents ont vécu. Elle nous parle de ses idées, de la vision qu'elle a de tout ça du haut de son enfance. Elle nous parle aussi de sa famille, de ses parents et de sa grand-mère qui vont l'aider à mieux comprendre ce qu'il se passe. Ah... la grand-mère, tellement chouette cette grand-mère...

Loin d'imposer un avis abrupte, Marjane Satrapi nous amène lentement à comprendre les choses, en même temps qu'elle les a comprises... au fur et à mesure de ses réflexions. Elle permet ainsi d'annihiler les à-priori, les avis sans fondements et les jugements trop hâtifs. Au fur et à mesure des pages, un avis plus construit se dévoile, s'impose et prends place. Il est impossible de lire Persépolis sans se poser des question, sans réfléchir et sans vouloir creuser la/les question(s)... Si toutes nos leçons d'Histoire avaient été comme ça...

Au delà de l'aspect historique, il s'agit aussi de s'interroger sur la question de l'identité. Marjane se cherche longtemps et finit par se trouver...
Les années que Marjane passe en Autriche sont l'occasion pour elle de se questionner sur ce qu'elle est et sur ce qu'elle veut ainsi que sur la notion d'appartenance, de "chez soi". Si heureuse de quitter l'Iran, ne souhaiterait-t-elle pas, finalement, retourner "chez elle"?

  • Drame et légèreté
L'autre grande force de cette BD est d'allier avec aisance des situations tristes et dramatiques et des séquences drôles, touchantes et pleines de joies. L'innocence de cette enfant quand elle s'adresse à sa grand-mère, quand elle parle de ses projets de prophètes ou quand elle pense avoir compris la situation... toutes ces situations sont des moments frais, qui font sourire et font parfois passer au second plan les horreurs de certaines situations.
Le message de l'auteur passe facilement, à la fois avec force et avec douceur...


Il s'agit donc pour moi d'une excellente BD que j'ai mis bien trop longtemps à me résoudre d'ouvrir. Une très belle découverte qui n'a pas fait long feu entre mes mains : une fois ouverte, je l'ai dévorée! Je la conseille fortement, même à ceux qui ne sont pas trop BD.
A noter aussi que pour ceux qui préfèrerait une version sans papier et avec encore plus d'images, en 2007, la BD a été adaptée en un long métrage d’animation réalisé par Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi ; il a obtenu le prix du jury au Festival de Cannes 2007.



Aller, une tite image pour la fin... car cette conclusion me plait!

1 commentaire:

  1. J'ai eu un certain manque d'empathie pour le personnage principal. Le côté "famille riche" ressort dans un léger "snobisme" ou un petit manque d'humilité (bien que ce ne soient pas les termes qui conviennent à ce que je ressens) qui m'a gêné et ne m'a pas permis d'être autant touchée que d'autres.
    Ceci dit, c'est une excellente lecture, très instructive et avoir le point de vue de quelqu'un ayant vécu tout ça, ça n'a pas de prix !

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